Justice quantique (Marc)

L'affaire DSK permet d'affirmer pour les uns la présomption d'innocence, pour les autres les droits de la victime.

A ce stade de l'affaire, il y a en fait à la fois une présumée victime et un présumé innocent.

C'est une sorte de superposition d'états quantiques. L'honneur de la plaignante et celui de DSK sont en quelque sorte des chats de Schrödinger. Lorsque l'on "ouvrira la boîte", càd lorsqu'un jugement sera rendu, on aura dissocié les états : soit une victime et un coupable, soit une menteuse et un innocent. Un mort et un vivant.

En attendant, ils sont à la fois vivants et morts.

Peut-être la force avec laquelle les uns jurent de l'innocence de DSK, les autres de sa culpabilité, provient-elle en partie de notre esprit "logique" aristotélicien, qui veut qu'on ne peut pas être à la fois une chose et son contraire. Outre la science et la philosophie, voilà que la justice (parfois si peu rationnelle !) nous appelle à un mode de pensée moins manichéen. Que ce soit dans le cadre d'une affaire qui touche de si près la politique devrait nous inciter à réfléchir aussi cette dernière en des termes moins diadiques. La gauche ou la droite ? Les deux mon général, et ni l'une ni l'autre.